Mémorial de la bombe atomique

Quand on va à Hiroshima c'est surtout pour son mémorial de la bombe atomique... en effet la ville est tristement associée dans tous les esprits à l'utilisation pour la première fois de l'arme nucléaire contre des humains...

A ce sujet je vous mets ci-après le lien pour lire la suite, le témoignage du Docteur Shuntaro Hida... survivant de l'immondice...

Témoignage du Docteur Shuntaro Hida le 6 Août 1945 :

Soudainement, un frisson me parcourut le dos et une peur étrange m'envahit. « Qu'est-ce que c'est ? A quoi suis-je en train d'assister ? » J'avais devant les yeux un phénomène inconnu, un événement inédit, et toute l'expérience des mes vingt-huit années d'existence ne m'était d'aucun secours.
...
Je dévalais la pente à toute vitesse, quand une silhouette apparut dans le virage. Etait ce encore un être humain ? Il s'approcha de moi, en vacillant. Il était nu, en sang, couvert de boue, le corps enflé. Des lambeaux de vêtements déchirés pendaient sur sa poitrine et autour de sa taille. Il tenait les mains devant son torse, la paume vers le bas. Des gouttes d'eau tombaient des bords de ses haillons. Mais quand il fut près de moi, je vis que les lambeaux de tissu n'étaient autres que sa peau et les gouttes d'eau du sang humain. Je ne pouvais distinguer si j'avais devant moi un homme ou une femme, un soldat ou un civil. La tête était singulièrement grosse, avec des paupières boursouflées et de grosses lèvres en saillie qui semblaient occuper la moitié du visage. Il n'y avait plus un seul cheveu sur le crâne brûlé. Je ne pus m'empêcher de reculer. Je vis alors une procession d'autres silhouettes qui montaient lentement vers moi, le long de la route.
...
Je restai figé sur place, incapable de faire un pas. Des ombres me dépassèrent, qui n'avaient plus visage humain, ni voix. Des cadavres remontaient à la surface, d'autres restaient immergés dans les profondeurs, me heurtaient, tournoyaient sur eux-mêmes et flottaient vers l'aval. Chaque fois que je distinguais un petit enfant parmi eux, je levais les yeux vers le ciel en me mordant les lèvres pour dominer mon envie de pleurer. Au-dessus des tourbillons noirs, l'énorme nuage en forme de champignon brillait de ses cinq couleurs dans l'infini du ciel bleu.

Extrait de "Little boy" Récits des jours d'Hiroshima, Edition Quintette, 1984.


Maquette d'Hiroshima après l'explosion nucléaire

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